Archives mensuelles de décembre, 2013

S comme sécurité des données

La révolution numérique qui sous-tend la convergence des médias draine, dans le sillage des « scandales » comme PRISM son lot d’inquiétudes quant à la sécurité des données, en principe personnelles, stationnées ou itinérantes sur la Toile. A la clé, des risques économiques (la défiance freinera-t-elle la relance fondée sur le cloud computing?), juridiques (tout juste émergents) et sociétaux (gare à bafouer les droits humains!).

Eté 2013, Vigeo, l’agence de Nicole Notat évaluant la RSE des entreprises dégrade médiatiquement  la note des entreprises du secteur (Apple, Google, Microsoft, Verizon et Yahoo…). Au moins, la partie de la note ayant trait au critère des Droits de l’Homme : pour l’agence extra-financière en effet, tant la liberté d’expression que la protection de la vie privée font partie des droits fondamentaux désignés sous ce vocable; et elle considère que les entreprises en question pourraient « mieux faire » s’agissant de protéger et d’informer de leurs droits les propriétaires des données échangées via leurs serveurs.

Un rapport dresse l’état des lieux de la sécurité en ligne :

Comme la presse s’en fait régulièrement l’écho ces temps derniers, les données échangées sur la Toile (voire même, celles qui ont failli l’être) sont exposées à des interceptions d’envergure y compris pour faire suite à des « demandes pressantes de gouvernements« , notamment, de la part d’autorités comme la NSA  enjoignant de lui livrer les clefs d’accès aux données que les entreprises mises à l’index par Vigeo gèrent pour compte de tiers pourrait-on dire. Que ces données soient placées dans un cloud (« nuage ») dernier cri ou tout autre data center, bref, toute « solution » d’hébergement pour les stockage, maintenance et transit des données susceptibles de traitement, Vigeo rappelle que « l’une des responsabilités principales d’une entreprise du secteur des TIC est de s’assurer que le caractère privé des données échangées est bien respecté« .

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Or, »étant donné l’importance des accusations d’atteinte à la vie privée, la récurrence de tels événements pour les entreprises impliquées et l’apparent manque de mesures de due diligence mises en place afin d’empêcher les violations du droit à la vie privée« , l’agence de notation extrafinancière, Vigeo, entend alerter  les investisseurs, « ces entreprises n’ayant pas fait la preuve qu’elles étaient capables de gérer correctement les risques de réputation, ni les risques de sécurité juridique. » Sur ce point, les risques s’aiguisent, paradoxalement, au fur et à mesure que la jurisprudence et la régulation justement, se matérialisent. L’impunité qui a pu, dans une certaine mesure, prévaloir s’effrite. L’irresponsabilité des hébergeurs (vis-à-vis des données stockées) et autres prestataires intermédiaires du commerce électronique (pas de surveillance ni de traçabilité à assurer) était, jusqu’à il y a peu, une règle d’airain en droit européen, en vertu d’une dérogation certes exceptionnelle. L’exonération de responsabilité prévue aux articles 12 à 15 (chap. II) de la directive 2000/31 initialement présentée comme une condition de la « sécurité juridique » nécessaire au développement de ces activités souffre maintenant d’interprétation. Elle devient aléatoire, avec l’arrêt de la Cour de justice européenne du 12 juillet 2011 (affaire opposant ebay et L’Oréal). Dès lors, « le statut d’impunité conféré dans l’UE aux intermédiaires du web n’est plus certain. Ils peuvent avoir à payer des dommages et intérêts. Cette jurisprudence a réintroduit une notion de responsabilité, à l’appréciation des juges, » relève Olivier Bomsel, professeur d’économie industrielle à l’Ecole MINES Paris-Tech et Directeur de la Chaire Paris-Tech d’économie des médias et des marques.

Réaction des « géants du web » américains :

The security of users’ data is critical, which is why we’ve invested so much in encryption and fight for transparency around government requests for information. This is undermined by the apparent wholesale collection of data, in secret and without independent oversight, by many governments around the world. It’s time for reform and we urge the US government to lead the way.” —Larry Page, CEO, Google

Protecting the privacy of our users is incredibly important to Yahoo. Recent revelations about government surveillance activities have shaken the trust of our users, and it is time for the United States government to act to restore the confidence of citizens around the world. Today we join our colleagues in the tech industry calling on the United States Congress to change surveillance laws in order to ensure transparency and accountability for government actions.” —Marissa Mayer, CEO, Yahoo

A suivre…

A voir :

http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/kroes/en/blog/cloud-contract-term

https://ec.europa.eu/digital-agenda/en/european-cloud-computing-strategy

S comme santé-environnement

Deux des lauréates de dernier Prix Mondadori Femmes et développement durable 2013 sont distinguées pour leur combat informatif consistant, contre toutes les pollutions, à rallier joyeusement leurs congénères -des victimes potentielles « à leur insu de leur plein gré »…  

Les deux fondatrices de la plateforme d’information et de mobilisation  générationscobayes.org , Camille Marguin et Pauline Reybier,

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sont lauréates du dernier Prix Mondadori Femmes et Développement durable.

Leur engagement, partagé à travers leur envie de mobiliser la jeune génération -pacifiquement mais avec fougue et humour, a séduit la rédaction du magazine Top Santé qui a par conséquent choisi d’attribuer « leur » Prix Mondadori Femmes et Développement durable à ce pétillant duo.

Le projet des lauréates : informer, outiller, mobiliser les jeunes de toute la France pour dire collectivement « non merci » aux pollutions auxquelles les produits de grande consommation les exposent. Les jeunes de ce mouvement citoyen appelé à prendre plus d’ampleur souhaitent rallier à cette cause politiques et industriels pour éviter d’ être une génération cobaye de plus ! Leur appel à la jeunesse  fait partie des 8 projets primés le 7 octobre dernier à Paris (Musée du Petit Palais), 8 prix décernés par 8 titres du groupe de presse Mondadori. Ces lauréates ne manquent pas d’arguments :

Outre les pollutions liées à l’usage intensif de multiples technologies sans fil, objet d’un rapport de l’Anses actualisé le 15 octobre 2013 présenté sur Slate.fr,

les pollutions chimiques liées aux produits de grande consommation inspirent à ces deux adeptes de l’agit-prop positive et festive, une soirée sur le thème du « sexe écolo », pour mettre sur orbite l’initiative Générations Cobayes. « Il s’agit de nos testicules, nos ovaires, nos seins, nos corps ! Nous voulons vivre en bonne santé, tous et le plus longtemps possible. Et nous voulons atteindre des éco-orgasmes ! » souligne Camille Marguin, co-Présidente de l’Appel de la jeunesse à l’origine du mouvement Générations Cobayes.

La fine équipe du mouvement, présente le 05 /12/2013 à La Petite Chaufferie (32 rue de l’échiquier 75010 Paris, métro Bonne Nouvelle) pour un débat sur les liens entre santé et environnement, a traité de questions telles que :

Pourquoi de plus en plus de nos proches sont-ils touchés par l’épidémie de maladies chroniques (cancer, diabète, problèmes de fertilité, etc.) ?

Comment agir à notre échelle ?

Pour en savoir plus :

http://www.journaldelenvironnement.net/article/radiofrequences-3-fois-plus-de-risque-de-cancer-apres-25-ans-d-exposition,37447?xtor=EPR-9

Voir également :

– ETUDE suèdoise : risque accru de 300% du cancer du cerveau pour les utilisateurs à long terme des téléphones portables et téléphones sans fil – Sept 2013

– Le CIRC (OMS) publie des justifications dans l’implication des ondes sur le cancer chez l’homme – 19/04/2013

– CANCER / précisions de l’OMS concernant la classification en “possiblement cancérigène” des radiofréquences – 16/04/2012

Contact presse : contact@generationscobayes.org / 06 31 63 94 74